« Pour vivre en harmonie avec autrui, rejoignez la diplomatie, elle portera ses fruits. »
M.Moreau
Une femme nue, simplement cachée par une serviette de bain, souriante, avec son chien devant l’océan. Derrière cette image, est présentée la nouvelle exposition de la Chambre, à Strasbourg : Isle Of Eigg.
La chambre est une galerie associative spécialisée dans la photographie, à la fois historique et artistique. L’exposition actuelle nous emmène découvrir de nouvelles perspectives futures : un avenir en cohésion les uns avec les autres.
Eigg, c’est le nom d’une petite île, située à l’Ouest de l’Écosse. Une île qui appartient à ses habitants depuis 23 ans maintenant. Elle a été rachetée par ces derniers grâce à un don anonyme qui s’est élevé à 1,5 millions de livres. Depuis, un modèle de vie peu commun s’y est installé : l’autogestion citoyenne, en accord avec ses voisins, la nature et l’espace dans sa globalité. Beaucoup en rêvent, eux, ils l’ont fait.
Une seule route, peu de voitures, l’essentiel du fonctionnement de l’île repose sur l’esprit d’équipe qui régit la vie en société.
Chaque image nous montre, d’une manière ou d’une autre, des alternatives qui peuvent fonctionner en société. Des échanges de services entre voisins et une qualité de vie au rythme de la nature. La vie de cette communauté traduit un désir d’autonomie, avec par exemple, des constructions d’habitats ou de bateaux de pêche sans aide extérieure.
Le terme de communauté, aujourd’hui, est un terme qui effraie. On le confond d’ailleurs, à tord, avec une secte. En revanche, les sectes comportent une dimension religieuse, elles sont fermées au monde. La communauté de l’île d’Eigg n’est donc pas une secte. On parle simplement d’une condition de vie et d’une intégration bien particulière, qui restent ouvertes aux mondes et aux autres.
Le photographe, Charles Delcourt s’est immergé dans cette micro-société. L’artiste a été repéré par la Chambre dans un festival de photographie. À travers cette exposition, l’objectif de l’artiste n’est pas de révéler les nombreux disfonctionnements de nos sociétés face à l’environnement. Au contraire, il s’agit de nous projeter dans un futur qui ouvre une multitude de possibilités pour réinventer ensemble, le monde de demain.
L’ensemble de photographies est exposé dans des formats carrés, plus ou moins grands. L’affichage est intéressant, su un même mur, certaines réalisations sont décalées créant une forme de rupture dynamique au sein de l’exposition. Des photographies en couleurs, vives et mouvementées. On y trouve plusieurs thématiques : paysages, portraits, scènes d’intérieurs ou mariages bucoliques.
La série prend une allure de photoreportage, tel un documentaire créant une découverte et une immersion complètes au sein de cette communauté.