« Je dessine les mouvements et les vibrations de la terre et ses traces et mémoires matérielles et immatérielles »
J. CHOI
C’est au FRAC Alsace, que j’ai découvert, en entrant dans le grand hall vitré, une fabuleuse installation, immense et délicate, réalisée par l’artiste Jeongmoon Choi.
L’artiste est une plasticienne coréenne. Le pouls de la terre est sa première exposition en France. À travers la ligne, l’espace et le mouvement, Jeongmoon Choi porte un regard poétique sur le tremblement de terre de Tohoku.
L’exposition comporte plusieurs réalisations , mais l’immense installation, intitulée Le pouls de la terre reste l’œuvre iconique de son grand travail de recherche. Le concept s’articule autour de ce fameux tremblement de terre qui a eu lieu en 2011. Pour vous rappeler les faits, le 11 mars 2011, un séisme d’une violence inouïe, de magnitude 9, ébranle le Japon. Les conséquences ont été graves : un tsunami est formé par le mouvement des plaques tectoniques, et a englouti la province de Fukushima créant, au passage, un accident nucléaire dévastateur.


C’est d’abord avec le son que l’artiste nous ramène dans le passé. Des battements de cœurs, frappant qui rappellent et martèlent le nombre de vies détruites par cette catastrophe naturelle. Et puis, en passant la porte, des fils, immenses et blancs, structurent le lieu. 250 m2 d’espace sont investis par l’œuvre. Elle est essentiellement composée de fils, de lumières UV et de cette ambiance sonore : ces battements de cœurs omniprésents. L’épicentre du séisme est matérialisé par des fils rouge vif, traduisant une certaine violence. L’installation représente l’enregistrement sémiographique du tremblement de terre. L’espace est étudié pour que les spectateurs puissent circuler entre les pics de puissance des ondes de choc. Nous Circulons directement à l’intérieur de l’œuvre, dans la transcription figée du séisme. Le temps s’arrête.
Et quand la nuit arrive, l’installation se révèle dans toute sa splendeur. Les fils s’illuminent grâce à la l’éclairage de néons UV. La structure apparait alors suspendue dans l’espace et dans le temps. La science devient poésie et immortalise l’un des épisodes les plus violents de l’histoire dans une tragique douceur.